Écrire

Un acte de plaisir

Ecrire pour moi est un travail de plaisir et de passion que je cultive depuis l’adolescence. « Dans l’œil du Cétacé » sera ma neuvième pièce de théâtre. Depuis deux ans, l’écriture à pris pour moi une préséance forte. J’ai reçu un prix d’écriture de la SSA pour «  Boulettes», (2008). J’ai également écrit « Les Magichiens » (1996 – 45 représentations), « Au Loup ! » (1999 – 15 représentations), « Le chant du crabe » (2003), « Un Plat de Résistance » (2002 – 35 représentations), « Médée » (2005 – 19 représentations), « La souris se fait la Belle » (2005 – 25 représentations), et « Vétérans ou une baleine dans ma baignoire » (2007). J’ai également adapté pour la scène « Truismes » de Marie Darrieussecq, « Les Hamsters » de Nicolas Kolly, « Dehors devant la Porte » de Wolfgang Borchert ou « Le Marchand de Venise » de Shakespeare.

La suite d’une recherche scénique

Mon travail d’écriture est la continuation d’une démarche dramaturgique que je mène avec ma compagnie qui vise à traiter au théâtre les thèmes de la sauvagerie sociale, de l’angoisse métaphysique et de l’onirisme. C’est la confrontation entre les désirs des personnages et la réalité qui m’intéresse. Les héros de mon théâtre sont des cabossés ou des inadaptés, ahuris devant l’iniquité de la société. Ils se posent alors question du sens de leur existence face à un monde qui les rejette. C’est cette inadéquation, ce mélange de tragédie et de burlesque qui provoque simultanément le plaisir et la jubilation du spectateur.

L’histoire

« Dans l’œil du Cétacé » est une fable sur le terrorisme aveugle. Voici la Baleine blanche de Moby Dick, ou un « cétacé » qui se prétend tel échoué dans une baignoire. Un point de vue des profondeurs drôle et cru sur la marche de notre monde de squales devenu fou.

Un texte en travail

Moby Dick de Hermann Melville est mon livre de chevet par la force de son récit et la simplicité toute apparente de ses enjeux. Ce texte a été le point de départ de deux autres de mes textes, « Le chant du crabe » et «  Vétérans, ou une baleine dans ma baignoire ». Avec « L’œil du Cétacé », je désire ainsi clore une trilogie commencée il y a dix ans. Il était temps de donner le crachoir à ce « c’est-assez » comme dirait la baleine.

Quelques Pistes

Une violence absurde

Quel serait notre sentiment si soudainement en tant qu’humains nous étions chassés et dépecés jusqu’à l’extinction pour satisfaire les besoins de l’industrie et du commerce? Si on détruisait notre environnement vital, si on nous déniait le droit de décider de nos vies sous prétexte de notre bestialité et de notre manque d’intelligence?

Un terrorisme rampant

Il est coutume de dire que le terrorisme est l’arme des faibles. De tous temps, la réalité à été plus nuancée. Comment arrêter la spirale de la barbarie, celle ou l’intérêt des uns justifie le martyr des autres. En ces temps du capitalisme triomphant, la notion de libéralisme s’oppose plus que jamais à la moralité et à la liberté. Du coup, nous devenons les « victimes collatérales » impuissantes d’intérêts industriels et économiques qui nous dépassent. La pollution et la destruction de la planète ou nous vivons n’obéit plus qu’à une recherche du profit générale, folle et non coordonnée.

Un monde sans repères

Notre monde globalisé est devenu si complexe que ses habitants ont souvent le sentiment d’avoir perdu prise. L’idée d’un monde meilleur et de lendemains qui chantent a disparu. On se retrouve alors dans un monde devenu fou qui ressemble à l’antiquité méditerranéenne. Les individus deviennent prisonniers du destin et sont la proie de demi-dieux, de princes et de monstres réels ou imaginaires. Ils sont des éléments d’un monde marchand qui les ravale au rang d’objets interchangeables sans valeur propre. Tout devient absurde et tout perd son sens. La violence peut alors devenir une issue démente pour trouver un sens métaphysique à l’existence.

Les théories du complot

Dans un monde sans repères, les explications les plus fantaisistes ou ignobles de fanatiques religieux ou de conspirationnistes de tout poil peuvent s’épanouir en toute impunité. Ils deviennent ainsi des paravents et des dérivatifs commodes du vrai complot mondial, celui qui se s’étale quotidiennement avec cynisme et sans fard au grand jour : chacun pour soi et Dieux pour tous ! Y at-il un complot mondial de baleines et de cétacés ? Tout dépend avec quel œil on regarde le monde !

Un univers aquatique

Je désire convier le spectateur à un travail autour du jeu et du récit pour vivre une grande aventure épique. Cet « onirisme concret » permettra de laisser s’évader l’imagination dans des mondes et des situations incongrues. Parler d’angoisse métaphysique ne peut se faire qu’au travers d’une présence forte de l’acteur, au premier degré, C’est donc à un dialogue et une adresse directe, sans quatrième mur qui est proposé, pour qu’éclate pour le plus grand plaisir du public tout l’humour le burlesque et l’absurde de « Dans l’oeil du Cétacé. »

Après “Médée”, et “Les Hamsters”, la compagnie nonante-trois revient à l’invitation du CCN pour créer directement dans ses murs “Dans l’oeil du Cétacé”.

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