Un mélodrame
Jeanne et Jacques, un couple et leur enfant vivent modestement à la campagne. Ils partagent leur cabane et leurs maigres biens avec Djamel (Georget dans le livret original). Djamel est un jeune migrant, violoniste sans famille, qui a traversé la Méditerranée pour fuir son pays. La très chrétienne et pieuse Jeanne, charmée par sa bonté et son violon, l’a recueilli contre l’avis de Jacques, son mari. Jacques, bucheron buveur et bourru a été dernièrement séduit par la prestance et la libéralité d’un nouveau venu dans le village: Gaspard. Or la venue de Gaspard n’est pas fortuite. Il a scellé un pacte avec le Diable et l’échéance de son contrat est proche. Il n’a plus qu’un journée avant de remettre son âme à Satan. Son seul salut est de réussir à lui fournir l’âme d’une femme pure en échange de la sienne, en obtenant d’elle trois déclarations d’amour et trois baisers: les trois baisers du Diable! Métaphoriquement, il s’agit de la posséder, dans tous les sens du terme! Et Djamel, qui a tout découvert, ne peut prévenir sa maitresse: son violon que Gaspard a ensorcelé l’empêche de tout révéler. Réussira t-il quand même à sauver Jeanne? Et La pieuse et dévote Jeanne résistera t-elle aux tentations diaboliques de Gaspard et à ses pouvoirs d’illusionniste que lui confèrent ses liens avec le Prince des ténèbres?
Une opérette drôle coquine et diabolique
La pièce commence comme une opérette. Légère, drôle, et riche en passages parlés. On retrouve les atmosphères typiques du genre : les couplets, la chanson à boire et le rire teinté de bonhomie. Mais la chanson à boire, leitmotive de l’opérette légère, est entonnée par le malfaisant Gaspard afin d’enivrer Jacques, aigri, buveur et prompt à succomber. Car sa très pieuse Jeanne l’a épousé parce d’une nuit d’ivresse est né leur enfant. Jeanne trouve une chaste consolation avec en Djamel et son violon. Et Djamel lui est tombé amoureux de sa maitresse sans oser lui révéler sont secret intime: son vrai nom est Djamilla! Elle a fui son pays déguisée en garçon pour pouvoir vivre sa passion du violon. Lorsque Gaspard saoule Jacques, c’est d’abord pour séduire Jeanne, lui voler son âme et pour sauver la sienne de Satan. Mais dans l’aventure, des sentiments inattendus vont naître entre Gaspard et Jacques. Au de delà de ces amours vaudevillesques croisés, la pièce s’engage alors sur une voie mélodramatique. Face à la résistance de Jeanne, Gaspard enlève son enfant. C’est à une tentative de viol sous chantage à peine métaphorisée que l’on assiste. Offenbach et le livret parviennent alors à prendre un nouveau virage pour le final. Se souvenant du Don Giovanni de Mozart, il propose un happy end presque naïf comme une parodie de final mozartien (Don Giovanni), capable de faire revenir la pièce dans l’atmosphère d’une petite pièce en un acte et de soulager le public – dans un grand éclat de rire.
Une oeuvre d’Offenbach presque inconnue
Les Trois Baisers précède les ouvrages qui feront la célébrité du compositeur. Offenbach et son librettiste Mestépès font souffler dans la gaité de l’opérette une insolite noirceur. Celle qui habitera le plus grand chef d’œuvre du compositeur au soir de sa vie : les Contes d’Hoffmann. Ici aussi, c’est du Mal qu’il est question. Ou plus précisément, des humbles face au mal. Offenbach et Mestépès abordent ces thèmes dans la forme mi-parlée, mi-chantée et restreinte de l’opérette en un acte. D’étranges dissonances se glissent dans une progression dramaturgique singulière et très originale. Les Trois Baisers du Diable n’a quasiment plus été porté à la scène depuis sa création au Bouffes de Paris le 15 janvier 1857 ! Il y a de quoi en être surpris…. S’agirait-il, dans la pléthorique production de petites pièces théâtrales chantées de ce temps, d’un objet insignifiant ? La critique du temps salue unanimement la partition, regrette qu’une pièce de cette force et de cette imagination soit confinée à la scène et à l’orchestre des Bouffes. Mais la presse de l’époque note aussi l’aspect expérimental de cette oeuvre. Le 22 janvier 1857, on lit dans la critique du Figaro que cette pièce est « de celles qui doivent davantage servir la réputation du compositeur que ses intérêts ». L’histoire lui donne raison: le public aima la pièce, tout expérimentale qu’elle fût; mais elle disparut aussitôt du répertoire. C’est la compagnie Ad’Opera de Christian Baur, il y a quelques années, qui a repris en main cette oeuvre oubliée, et m’a proposé d’en être le Gaspard dans des versions de concert, sans mise en scène. En chantant ce rôle, j’ai pu me convaincre de la force musicale autant que dramatique des Trois baisers du Diable.
Francesco Biamonte
Une collaboration artistique Depuis dix ans je fais de plus en plus de mises en scènes d’opéra ou de formes musicales variées. C’est Francesco Biamonte qui m’a parlé de cette pièce et m’en a fait partager sa passion et son enthousiasme. Notre ambition commune est de ressusciter ces Trois Baisers du Diable non pas avec la fidélité du philologue, mais avec passion et créativité. Dramaturgiquement, cette structure mène donc de l’opérette, riche en parties cocasses drolatiques et parlées, à l’opéra et à la tragi-comédie. Car malgré un centre sombre et dur, c’est le comique qui y est fondamental et pétillant. Mon ambition a été de réécrire et de fortement adapter les parties théâtrales. Je me suis permis de m’affranchir du coté Pyrénéen de l’oeuvre, de développer le personnage de Georget (ici Djamel), et de rajouter deux airs. Ainsi l’équilibre des parties chantées et parlées est plus juste. Les personnages plus contemporains ont plus de consistance et sont et plus drôles et proches de nous. Francesco est un metteur en scène et fin connaisseur de l’opérette. Aussi, pour l’avoir étudiée et chantée, il connait ses Trois Baisers sur le bout des doigts et de la langue. C’est donc avec plaisir que nous nous sommes associés. Si je ferai la mise en scène, Francesco prendra toute sa place comme collaborateur artistique, interprète et surtout assurera la direction musicale de cette production. Benjamin Knobil
Quelques Thématiques
Une dimension sociale
L’inquiétude des Trois baisers du Diable, c’est celle de voir des êtres devenir vulnérables à cause de leur condition et de leur ignorance. Ils sont violentés par un personnage riche, charismatique et sans aucun scrupules pour l’exercer. Dans la pièce originale, Jacques est bûcheron dans un village des Pyrénées. Par leur parler, Jacques, Jeanne et Djamel signalent leur condition peu éduquée et modeste. Le penchant pour la bouteille de Jacques se prête lui aussi à une première lecture comique. Mais il est bel et bien en état de faiblesse: la vie est dure et boire soulage. Chez Grimm comme chez Perrault, bûcheron est un métier où la misère guette. Et dont la pénibilité est aujourd’hui encore extrême. Dans notre réécriture de la pièce on quitte sans regret les clichés du « parler rural » propres au théâtre parisien du XIXè pour joyeusement l’actualiser l’oeuvre et l’amener jusqu’à nous. Le drame de la solitude des sentiments prendra toute sa place car les relations entre les personnages dans livret original ne marchent plus aussi bien aujourd’hui. Nous nous sommes amusés a complexifier et rendre cocasses et vaudevillesques les attirances réciproques non assumées et non orthodoxes du livret. Mais avant tout, nous avons maintenu la dimension sociale qui s’y joue, qui accentue l’humour profond des situations.
L’artiste en saltimbanque
Djamel, le musicien de rue, peut sembler au premier abord un personnage secondaire mais il est cardinal. Nous lui ferons une place importante dans notre dramaturgie. Ecrit pour soprano travesti en garçon, c’est un personnage particulier, étrange à sa manière. Un jeune clown peut-être. Djamel comprend avant quiconque qui est vraiment Gaspard. Il n’aura de cesse d’empêcher le diable de nuire en rond. Bien que le Diable le menace. Sensible et insolent c’est l’artiste, et c’est… un femme! On s’est surtout amusés à justifier au public d’aujourd’hui l’absurdité d’une distribution qui travesti une femme en homme juste à cause de problèmes de tessiture chantée…
Fantastique et illusion
« Opérette fantastique »: tel est le sous-titre des Trois Baisers dans la version originale. Le fantastique se présente lorsque Gaspard produit des illusions. Il tient ses pouvoirs du Diable, et parvient à métamorphoser la cabane en paradis ou les habits modestes de Jeanne en robe éblouissante. Ou alors Gaspard ensorcelle le violon de Djamel, de sorte qu’il joue tout seul lorsque Djamel envisage de dénoncer Gaspard. Or ces illusions n’agissent que sur une seule personne à la fois. Lorsque Jeanne se voit si chic dans un loft New-Yorkais, son mari ne voit guère que la cabane, et Djamel est le seul à entendre sa musette qui joue seule. Gaspard n’est donc pas un diable classique: il ensorcelle et manipule individuellement ses victimes. Il pose ainsi la question de savoir ce que serait un Gaspard aujourd’hui…
Options de mise en scène
Une confrontation entre de XIXème et le XXIéme siècle
Le dix-neuvième siècle c’est le noir, brun et gris, le vingt-et-unième siècle c’est l’excès de couleurs signifiant la vente du bonheur garanti. Mon désir est de jouer et de confronter visuellement l’imaginaire dix-neuvièmiste et misérabiliste de l’oeuvre avec notre époque. Les musiciens, bucherons et les artistes sont des saisonniers bien précaires… Les parallèles d’inégalité sociale et de pauvreté sont malheureusement plus que jamais d’actualité. Par contre, l’imagerie de la misère et des saltimbanques à fortement évolué.
Un cinéma muet de poche
Le cinéma muet représente les débuts d’une possession diabolique, celle d’un illusionnisme de masse. Mon idée est de m’amuser dans la scénographie avec une confrontation de l’époque d’hier et d’aujourd’hui grâce utilisant des effets de scène mécaniques d’hier et de la vidéo d’aujourd’hui.
Ma volonté est de créer une scénographie de poche, un petit castelet cinématique avec à l’intérieur un espace de jeu pour les interprètes presque en deux dimensions. Ainsi on pourra avoir plein un décor et de lieux différents et passer presque magiquement d’un lieu à l’autre. Derrière ce castelet, un projecteur vidéo permettra de créer des illusions et de changer les images, de lieux et d’apporter de la couleur aux décors enroulés en noir et blanc. On trouvera dans le décor presque en 2D un cadre rassurant de la Vierge-Marie, des artifices en a-plats et perspective ainsi que quelques sortilèges, coffrets ou pavés qui apparaissent par enchantement… Lorsque le diable métamorphose son entourage, le recours à l’image vidéo par rétro-projection sur des panneaux adaptés permettra de passer du gris à la couleur, de la misère à l’opulence, du dix-neuvième au le vingt-et-unième siècle. Enfin, indispensable pour l’iconographie, on verra un pianiste de cinéma muet, forcement blasé, las et fatigué accompagner et commenter l’action avec des intermèdes comiques. Le diable… c’est lui le deus ex-machina! Dans le droit fil des éléments dramaturgies déjà évoqués, les costumes seront une hybridation entre le XIXème et le XXIème, permettant sans effort de passer d’une époque à l’autre.
Des interprétations mélodramatiques au premier degré
L’iconographie du mélodrame est intimement liée au cinéma muet avec ses poses et ses expressions ultra expressives. Mais la force de ces interprétations, qui ont malgré tout traversé le temps, réside dans leur absolue sincérité et leur absence totale de second degré. Si les situations seront drôles et souvent délicieusement ridicules, le rire et le comique viendra du fait que les interprètes joueront et chanteront intensément au premier degré et sans distance. Le décalage sera pour le public, dans la salle, mais pas sur la scène.
Artistes principaux pour les Trois Baisers du Diable
Jacques Offenbach – Compositeur
Fils du Cantor de la Synagogue de Cologne, le jeune Offenbach a 14 ans lorsque son père l’envoie poursuivre sa carrière de violoncelliste à Paris: il sait que la capitale française est le seul lieu où son enfant pourra faire carrière, tout Juif qu’il soit. D’abord virtuose de son instrument, Jacques Offenbach posera bientôt les bases de l’opérette et de l’opéra-bouffe français, lui donnant plusieurs de ses pièces cardinales. Orphée aux Enfers, la Belle-Hélène, Barbe-Bleue, la Vie parisienne, La Périchole… Or s’il consacre au genre bouffe l’essentiel de son énergie, on le considère trop souvent comme le musicien du champagne et du can-can. Son dernier ouvrage, les Contes d’Hoffmann, démontre de manière éclatante sa profponde et terrible sensibilité romantique, entre tragique et fantastique. Admirateur de Mozart, il donne aux femmes des visages subtils et admirables dans de nombreuses partitions, loin des clichés. Sa comédie sait parfois être sociale de manière très personnelle. Ces dimensions apparaissent dès le début de son prolifique parcours de compositeur lyrique – notamment avec les Trois Baisers du Diable. Une pièce que le présent projet se propose d’explorer et de partager.
Benjamin Knobil, metteur en scène et dramaturge
Benjamin Knobil est auteur et metteur en scène de théâtre et d’opéra franco américain établi à Lausanne. De 1986 à 1989, il suit sa formation à l’école Théâtre en Actes à Paris dirigée par Lucien Marchal. De 1989 à 2004, il fait des stages dirigés par Peter Stein, Lev Dodine, Luca Ronconi, Yannis Kokkos, Joël Pommerat ou Stanislas Nordey. Avec ou sans sa compagnie, la Compagnie nonante-trois, il a créé plus d’une trentaine de spectacles en Suisse et en France tout en poursuivant une carrière d’acteur et d’auteur. Au théâtre il a monté notamment Boulettes (prix SSA 2008) qu’il écrit et met en scène ainsi que son adaptation de Crime et Châtiment qui a tourné en Suisse et à Paris. Dans le domaine musical, il monté dernièrement les opérettes qu’il a écrit et met en scène : Bouffons de l’Opéra, Love on the (Méga) Byte et Le Chant du Crabe. On lui a également commandé les mises en scène de L’enfant et les sortilèges à l’opéra de Lausanne, L’opéra de quat’sous et Mahagonny de Brecht et Weill au théâtre des Teintureries, L’amour Masqué de Guitry et Messager à Equilibre à Fribourg, Brundibar de Hans Krasa, Vox Appeal du groupe Voxset, l’Histoire du Soldat au Château de Chillon et la Citadelle de Verre de Louis Crelier, Pierre Christin, Valérie Lettelier et Enki Bilal
Francesco BIAMONTE – Direction Musicale – Rôle de Gaspard
Soliste basse de l’étonnant Pendulum Choir des frères Décosterd (Premier Prix du Japan Media Arts Festival et d’Ars Electronica Linz), qu’il l’interprète à New York, Wroclaw, Lucerne, Malte, Bruxelles ou Tokyo, Francesco a vu son parcours prendre une ampleur nouvelle dès 2013.
La même année, il commence à produire et écrire des spectacles, où il explore la théâtralité du chant lyrique. Il fonde ainsi les Farceurs Lyriques: une troupe destinée à faire bondir l’opéra baroque dans les rues d’aujourd’hui. En 2014, les Farceurs Lyriques créent La Fausse Polonaise, d’après Pergolesi, au Festival de la Cité de Lausanne, et exportent aux Soirs d’Eté de Caen leurServa Padrona de rue.
En 2014 toujours, il fédère l’ensemble lausannois Boulouris 5 et la troupe italienne Controluce Teatro d’Ombre pour Gulliver ou l’Ombre de l’Homme-montagne, sur une partition de Bruno Moretti, dont il interprète le rôle-titre. Mariant théâtre musical et théâtre d’ombres, ce spectacle créé en Suisse romande est donné à l’automne 2015 dans des festivals en Italie et en Allemagne.
Francesco a chanté en concert avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne dans la Cathédrale de cette ville (Mendelssohn); dans les Abbatiales de Romainmôtier (Fauré) ou Sankt-Urban (Liszt); à la Villa Giusti de Vérone dans la saison de l’Accademia Filarmonica (musiques inédites du XVIIe). Avec l’Avant-Scène Opéra de Neuchâtel, il interprète des grands rôles du répertoire: Don Giovanni, Scarpia, Basilio, ou le Vice-Roi de La Périchole au Théâtre du Passage de Neuchâtel. Il apparaît dans les opéras de Lausanne, Rennes, Besançon, Vichy. Il chante sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón dans les festivals d’Ambronay (Monteverdi) et de Tannay (Purcell). Il a pratiqué l’ensemble vocal avec la Cappella Mediterranea, la Sestina, Flores Harmonici, et sous la direction de Christophe Rousset. A la frontière des genres, il a créé avec le Fanfareduloup Orchestra le premier rôle de 2050, oratorio jazz d’Yves Massy. Il a foulé le pavé avec Atys-Parade, projet sur le théâtre forain de la Manufacture et de l’Université de Djamelown. Il sera récitant-comédien avec l’ensemble les Passions de l’Âme de Meret Lüthi en avril 2016. Il incarnera prochainement le Clochard, l’un des rôles centraux de la Citadelle de Verre, nouvel opéra de Louis Crelier et Valérie Letellier, inspiré du monde des bédéastes Pierre Christin, qui fournit le script, et Enki Bilal, qui dessinera les costumes et la scénographie. Avec l’Ensemble Symphonique de Neuchâtel sous la direction de Nicolas Farine, mise en scène de Benjamin Knobil.
Francesco Biamonte sert également la musique en tant que producteur radio (RTS-Espace2). Il a étudié le chant au Conservatoire de Lausanne, puis auprès de Nicolai Gedda et Heidi Raymond. Il est licencié en littérature et histoire de l’art et a travaillé plusieurs années dans la critique, la traduction et l’édition littéraire.
www.biamonte.ch
Salvatore Orlando, comédien et chanteur, Rôle de Jacques
Salvatore Orlando a beaucoup chanté au théâtre et dans des spectacles musicaux et a obtenu son diplôme au conservatoire de musique de Lausanne Au théâtre et à l’opéra il a travaillé sous la direction de Julie Annen, Michel Toman, Nathalie Sandoz, Sophie Pasquet, Benjamin Knobil, Geneviève Pasquier, Domenico Carli, Cie Utilité Publique, Cie Cantamisu, Heidi Kipfer, Jo Boegli, Simone Audemars, Cédric PIPOZ, Benno Besson, F. Meyer Stadelhofen, Anne Cécile Moser, P.A. Gamba, Sylvie Girardin, Anna Van Bree, Anne-Lise Prudat, Patrice de Montmollin, Yann Pugin, Sylvie Girardin, Gianni Schneider, Ahmed Belbachir, Stephen Taylor, Tania de Paola, Bruno Zeca, Hervé Loichemol, Alfredo Gnasso, Otto Huber, et Gérard Demière.
Nasma Moutaouakil, Rôle de Djamel
Comédienne, violoniste, chorégraphe, réalisatrice, sportive de haut niveau, rien ne résiste au dynamisme et l’intelligence sensible de la jeune Genevoise Nasma Moutaouakil. Rétive aux cases et au formatages réducteurs, elle suis un parcourt éclectique passant d’une aventure l’autre, d’un pays à un autre. Au théâtre on a pu par exemple la jouer ou danser sous la direction de Ariane Catton et Fabrice Melquiot, Cisco Aznar, Yann Marussich ou Ahlam Tsouli, et se produire au Casino Théâtre de Genève, à l’ADC à Genève. Violoniste et slameuse elle participe à plusieurs courts métrages comme assistante, comédienne ou réalisatrice.
Eva FIECHTER – Rôle de Jeanne
Eva Fiechter est lauréate du CFPL, de la fondation Leenaards et du Rolex Insitute pour la Georg Solti Accademia. Elle a représenté la Suisse lors des « Young Soloist Awards 2012 » pour les Radios Francophones Publiques. Elle débute sa carrière dans Boulotte (Barbe-Bleue) dans les opéras de Fribourg, Besançon, Massy et au Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Elle est Vespetta (Pimpinone) dans les opéras de Lausanne et Vichy, et à la Fondation Gianadda. Pour la réouverture de l’Opéra de Lausanne elle est Gianetta (L’elisir d’amore) et Cupidon (Orphée aux enfers). Cet été elle a fait ses débuts dans le rôle de Michaela (Carmen) au festival de Cahuzac-sur-Vères et dans le rôle de la Comtesse des Noces à Weimar. Elle à chanté Lucy (Le téléphone), Olympia (Les contes d’Hoffmann) et Giulietta (I Capuletti e i Montecchi). Elle débute à l’Opéra de Nice (Mort à Venise). Au théâtre, Eva est co-auteur et créatrice des rôles de L’orgueil/Specula/Invidia pour l’Electropopéra 7 1⁄2 conçu par la metteur en scène Particia Bopp et composé par Vincent Bossy. Elle crée le rôle de Diva dans le spectacle de Particia Bopp au théâtre l’ABRI. En concert, Eva Fiechter chante au Welsh National Opera et au Festival Classic Open Air de Berlin, Carmina Burana au St-David’s Hall à Cardiff, l’Oratorio de Pâques de Bach, Les sept paroles du Christ (Gounod), La Création (Haydn), Judas Macchabeus (Handel) à la Cathédrale de Genève et le Requiem (Fauré) à Bonmont. Son récital « Douceurs piquantes », crée à Genève, est diffusé sur les ondes d’Espace 2. Elle a chanté à la Radio Varna en Bulgarie au coté de la célèbre mezzo Alexandrina Milcheva. Elle participe à l’enregistrement du CD « Solti 100 », produit par la Solti Academy pour le centenaire de Sir Georg Solti. En mars 2015, elle a fait des débuts remarqués au Victoria Hall et au Palais des Nations à Genève avec l’Orchestre des Nations Unies, dirigé par Antoine Marguier. Elle a chanté sous la direction de chefs tels que Jesus Lopez-Cobos, Dominique Trottein, Benjamin Lévy, David Greilsammer, Laurent Gendre, Philippe Béran, Robert Reimer, Jonathan Mann, Michel Bell. Eva Fiechter a étudié le chant lyrique auprès de Claire Tièche à Genève et possède un Master avec distinction de la « Wales International Academy of Voice ». Elle a bénéficié des master classes de Thomas Moser, Kiri Te Kanawa, Tom Allen, Tereza Berganza, Monserat Caballe. Elle a participé à la Georg Solti Accademia, à la Lotte Lehmann Akademie et à l’IOA Akademie.
www.evafiechter.com
Jacopo Rafaele, piano et arrangements, Rôle du Diable
Né à Bari (sud de l’Italie) en 1988, Jacopo Raffaele est un compositeur, chanteur et claviériste multi- instrumentiste. Après les diplômes de Piano et Clavecin au conservatoire de sa ville d’origine, il intègre la classe de Maestro al Cembalo de Leonardo García Alarcón à la Haute École de Musique de Genève, où il obtient son Master en 2015. En 2018 il est invité à diriger l’opéra de A. Scarlatti Il trionfo dell’onore – dont il se charge aussi de l’édition – dans le cadre du Festival della Valle d’Itria (Pouilles, Italie). L’année 2018 verra aussi les débuts de son projet électro-acoustique BACH 3.0 – L’univers des Variations Goldberg, en duo avec le trompettiste jazz Vincenzo Deluci. Avec la Cappella Mediterranea, à partir de 2016 il tient le clavecin dans plusieurs productions d’opéra (Festival d’Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Genève, Opéra de Paris, Opéra de Dijon, tournées en Europe et Amérique du sud). Engagé assistant du chef Leonardo García Alarcón, il est parfois amené à diriger lui-même l’ensemble. Membre titulaire du Geneva Camerata depuis sa fondation en 2013, il a participé à plus de 50 concerts de cette formation, dont plusieurs en tant que soliste (marathons de concerti de Bach et Haydn, Carnaval des Animaux de Saint-Saëns, Monteverdi Rock), compositeur et arrangeur (adaptation du Carnaval de Schumann), chanteur (Orient Express, Beatles Forever). Lors des séries Concerts Prestige, il a pu également partager la scène avec de nombreux solistes de renommée internationale, tels que Stefano Bollani, Véronique Gens, Jacky Terrasson, Emmanuel Pahud, Sandrine Piau. En 2017 il participe en tant que compositeur et pianiste à la création genevoise du spectacle de danse Shivers de la compagnie Artumana dirigé par Uma Arnese. Parmi ses autres collaborations : l’Orchestre de Chambre de Genève, la Northern Sinfonietta (orchestre russe dirigé par Fabio Mastrangelo), les ensembles Les Agrémens, Opera Fuoco, Dolce Concento, les chanteuses Giovanna Carone (projet autour de Marlene Dietrich), Francesca Aspromonte et Adriana Di Paola, le compositeur et contrebassiste Massimo Pinca (album jazz Frères de voyage). En 2014 pour le label Digressione Music il a dirigé l’enregistrement de l’album Il bacio alla barese, autour du Huitième Livre de madrigaux de Pomponio Nenna (1556 – 1608), avec l’ensemble orkestra_Petronius dont il est fondateur. En Italie, il s’engage depuis quatre ans avec l’Association Italienne pour la Recherche sur le Cancer pour donner un récital (voix et piano) par an, dont le but est recueillir des fonds pour la recherche.